PROVENANCE
Galerie Roberts, Toronto
Art canadien, Joyner / Waddingtons, 28 novembre 2006, lot 63
La collection de Torben V. Kristiansen, Vancouver

BIBLIOGRAPHIE
Hugues de Jouvancourt, Cornelius Krieghoff, 1971, intitulé Indian Hunters, reproduit page 10

La composition de Cornelius Krieghoff montre clairement trois chasseurs autochtones traversant un paysage hivernal. Tous les personnages portent une ceinture fléchée tissée colorée à la taille et voyagent en raquettes. Les deux personnages principaux portent chacun des fusils sur leurs épaules. Le fusil du troisième homme repose sur le traîneau qu’il tire. Tous les hommes sont chaudement emmitouflés contre le froid, et on a pris soin d’illustrer précisément leurs costumes et leurs armes.

Les trois personnages apparaissent au centre de l’image, que Krieghoff a inondée de lumière. Ces chasseurs autochtones ne sont cependant pas les sujets principaux du tableau. Le véritable intérêt de Krieghoff, lorsqu’il travaille dans son atelier, est la majesté de la nature plutôt que les actions de l’homme. On ne peut s’empêcher d’être frappé par la petite taille de ces chasseurs dans l’étendue du paysage. L’attention que Krieghoff a portée aux rochers et aux arbres nus sur le côté droit est remarquable, et il semble avoir consacré autant d’attention à peindre le petit conifère au centre de la composition qu’il en a consacré aux trois personnages.

Le motif de la lumière du soleil et de l’ombre sur la neige est plus convaincant que les détails des vêtements des hommes autochtones. La complexité de la lumière dans cette image est frappante : le soleil éclatant et le ciel orange vif, qui suggère le coucher du soleil. Les nuages, touchés par la lumière du soleil, traversent le ciel, suggérant plus de mouvement que les figures qui marchent. Encore une fois, bien que Krieghoff ait pris soin de s’assurer que les personnages sont mis en valeur dans le paysage ensoleillé, le drame ne réside pas avec eux, mais dans le monde naturel. Regardez la variété d’arbres, à la fois feuillus et de conifères, le drame du ciel et l’éventail remarquable d’arbres et de rochers au premier plan à droite. Krieghoff apprécie évidemment la richesse et la variété du monde naturel et a été impatient de le représenter dans cette œuvre. Le fait qu’il ait dû créer ou se rappeler ce monde naturel dans son atelier plutôt que de le peindre directement rend cette image d’autant plus intéressante. C’est le monde naturel, mais le monde tel qu’il a été conjuré par Krieghoff dans son atelier. Le fait que ses images aient si profondément défini notre compréhension du Canada du XIXe siècle témoigne de son importance dans l’histoire de la peinture au Canada.

Traduit de l’anglais.

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