LOT 142

BCSFA CGP
1871 - 1945
Canadien

Skidegate
aquarelle sur papier, 1912
signé M Emily Carr et titré Skidigate [sic] et au verso inscrit « 18 » (cerclé) / « Y » / « F » / « 05 » / « 675 » et avec l’inventaire de la Galerie Dominion #962D et étampé Dominion, et sur le support original les inscriptions « 962D » et « Nesbitt Driftwood »
14 1/2 x 10 1/4 po, 36.8 x 26 cm

Estimation : 60 000 $ - 80 000 $ CAD

Exposition à : Heffel Vancouver

PROVENANCE
Galerie Dominion, Montréal
James K. Nesbitt, Victoria
Une collection privée distinguée, Vancouver

BIBLIOGRAPHIE
James K. Nesbitt, « Emily Carr Collection Meets Old Bogyman », Vancouver Sun, 8 décembre 1979, page E7


En 1912, Emily Carr, de retour de ses études en France, rentra dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique pour peindre les villages et les totems des peuples autochtones. Elle visita Alert Bay, sur l'île Cormorant, et plus au nord, les villages le long de la rivière Skeena et, de manière significative, Haida Gwaii, ou comme Carr les connaissait, les îles de la Reine-Charlotte.

Le principal changement survenu dans le travail de Carr à la suite de ses études en France fut sa nouvelle capacité à affronter directement ses sujets dans leur environnement. Bien que nous ne puissions pas savoir avec certitude si Skidegate a été peint sur place, l'exécution rapide et confiante de l'œuvre suggère qu'elle l'a réalisée sur le site plutôt que dans son atelier de Vancouver. Cette confrontation directe avec son sujet est l'un des aspects singuliers de l'œuvre de Carr représentant les totems autochtones de la province. Carr, avec l'aide de ses guides Haida, Clara et William Russ, a vu elle-même ces totems, et les études de cette période de sa carrière reflètent ses rencontres personnelles avec les majestueux totems de la région.

L'aquarelle Skidegate (Carr orthographiait constamment le nom du village sous la forme « Skidigate ») est une image saisissante. Plusieurs maisons, faisant partie du village Haida, occupent la partie inférieure de la composition. Carr a représenté deux habitants du village (présumément un adulte et un enfant) près du centre. Derrière et autour d'eux se trouvent les maisons du village et un arrière-plan imposant d'arbres à feuilles persistantes rapidement peints. À gauche se trouve le véritable sujet de Carr : un totem majestueux adjacent à une maison longue Haida. Au bas du poteau, il y a un visage humain massif et, au sommet, une figure d'aigle magnifique. La décision de Carr de faire dominer le totem dans la composition, bien qu'il soit placé de manière non centrale, suggère qu'elle valorisait et admirait cet objet culturel frappant. Nos yeux sont immédiatement et fortement attirés vers le haut du poteau, où se découpe la silhouette imposante de l'aigle contre le ciel ouvert. Le choix compositionnel de Carr suggère brillamment à la fois l'importance et la majesté du totem.

Cette aquarelle appartenait autrefois au défunt journaliste James Nesbitt, également de Victoria. Dans un article du Vancouver Sun daté du 8 décembre 1979, Nesbitt écrivait : « En ce qui concerne Emily Carr, il n'y a pas de plus grand admirateur de cette dame que moi. Je pense que ses peintures sont formidables, et ses écrits aussi. » Lui, comme tant d'autres, a reconnu la valeur et l'importance de la vision de Carr sur les totems des peuples autochtones et le paysage de sa province natale.

Nous remercions Ian M. Thom, Conservateur sénior - Art historique à la Vancouver Art Gallery de 1988 à 2018, d’avoir rédigé le texte ci-dessus, traduit de l'anglais.


Estimation : 60 000 $ - 80 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


Bien que nous ayons pris soin d’assurer l’exactitude de l’information publiée, des erreurs ou omissions peuvent se produire. Toute enchère est soumise à nos modalités et conditions de vente. Les enchérisseurs doivent s’assurer qu’ils sont satisfaits de la condition du lot avant d’enchérir. Les rapports de condition sont disponibles sur demande.