LOT 141

ALC BCSFA CGP FCA G7 OSA RPS TPG
1885 - 1970
Canadien

Mountain Sketch LVI
huile sur panneau, circa 1926
signé et au verso signé, titré, daté 1925 sur une étiquette et inscrit avec l’inventaire de Doris Mills #7/56
12 x 15 po, 30.5 x 38.1 cm

Estimation : 200 000 $ - 300 000 $ CAD

Exposition à : Heffel Vancouver

PROVENANCE
Galerie Dominion, Montréal
The Art Emporium, Vancouver
Une collection privée distinguée, Vancouver, 1968

BIBLIOGRAPHIE
Doris Mills, L.S. Harris Inventory, 1936, Mountain Sketches, Groupe 7, catalogue #56, avec un dessin de Hans Jensen, emplacement indiqué comme étant le Studio Building


Lawren Harris a visité pour la première fois les Rocheuses canadiennes en 1924, lorsqu'il a passé des semaines à dessiner et à explorer le parc national Jasper avec A.Y. Jackson. Cette expérience lui a permis de découvrir une source d'inspiration qui allait devenir centrale dans son héritage artistique. Bien qu'il ait été initialement peu impressionné par les montagnes, il se souvint plus tard : « Après avoir mieux fait connaissance avec les montagnes, campé, parcouru et vécu parmi elles, j'ai trouvé une puissance et une majesté ainsi qu'une richesse d'expérience au sommet de la nature qu'aucun dépliant touristique n'a jamais exprimé. » [1] Dans les années suivantes, il retourna explorer d'autres régions, notamment les parcs nationaux de Banff et de Yoho. Ces voyages lui ont permis de découvrir les paysages dramatiques autour du lac Louise et du lac O’Hara, lui fournissant de l'inspiration pour certaines de ses toiles les plus célèbres.

Bien que de nombreuses œuvres de montagne de ses débuts utilisaient une perspective depuis le bord du lac, regardant vers les sommets majestueux, Harris découvrit bientôt qu'il préférait esquisser d'une hauteur qui lui permettait de placer le spectateur au cœur de la topographie spectaculaire, comme on le voit ici dans Mountain Sketch LVI. Comme dans ses autres esquisses de montagne captivantes, cette œuvre nous sort du quotidien pour nous plonger dans l'air raréfié de l'alpin. La représentation vivante réussit à capturer la grandeur des sommets escarpés des Rocheuses et la lumière éclatante que l'on trouve à haute altitude. Ce faisant, elle transcende ses sujets terrestres et, malgré le caractère fantastique de la composition, l'esquisse reste remarquablement fidèle à la géographie qu'elle dépeint.

La composition met en valeur les pentes abruptes de la Pinnacle Mountain et de l'Eiffel Peak au centre, vu depuis le sommet de la Saddle Mountain, situé juste au sud-est du lac Louise. La Deltaform Mountain se dresse entre ces sommets centraux, tandis que les montagnes Neptuak et Wastach s'éloignent au loin sur la droite. Encadrant cette scène pittoresque, les pentes du Sheol Mountain à droite et l'impressionnant Mont Temple à gauche, l'un des sujets favoris de Harris.

Étant donné le sujet et l'atmosphère de la scène, on peut suggérer que cette œuvre provient du voyage de Harris dans les Rocheuses en 1926. Bien que ce fût sa deuxième visite au total, c'était la première fois qu'il se trouvait dans la région près du lac Louise. Dans de nombreuses œuvres connues de ce voyage, on peut observer une brume fumée reconnaissable qui apporte une certaine douceur à ses couleurs. Il a développé une esquisse du Mont Temple en une impressionnante toile, maintenant dans la collection du Musée des beaux-arts de Montréal. Cette œuvre a été vue en 1927 par Emily Carr, qui fut tellement impressionnée qu'elle « souhaitait pouvoir dégager le reste du mur » pour profiter de sa sérénité. [2]

Mountain Sketch LVI possède la même lumière éthérée et évoque la même atmosphère d'un autre monde. Cette datation est également étayée par un dessin au crayon de la Vancouver Art Gallery, représentant le même sujet et la même perspective, issu d'un carnet de croquis de 1926.

Harris croyait qu'« une image peut devenir pour nous une autoroute entre une chose particulière et un sentiment universel. » [3] Dans Mountain Sketch LVI, il utilise le paysage pour représenter l'expérience impressionnante et intense d'être en hauteur dans les montagnes, distillant cette puissance grâce à sa maîtrise de la composition et de la sélection en une représentation physique tangible et contenue. En utilisant une palette de couleurs limitée, dominée par des bleus violacés, et des formes simplifiées, mais précises, il parvient à transmettre avec expertise la magnificence des Rocheuses canadiennes, célébrant la terre qui l'attirait tant et l'inspirait.

Nous remercions Alec Blair, directeur/chercheur principal, Lawren S. Harris Inventory Project, d’avoir rédigé le texte ci-dessus, traduit de l'anglais.

1. Cité dans Lawren Harris, éd. Bess Harris et R.G.P. Colgrove (Toronto : Macmillan, 1969), 62.

2. Emily Carr, Hundreds and Thousands: The Journals of Emily Carr (Toronto : Clarke, Irwin, 1966), 13.

3. Cité dans Harris et Colgrove, Lawren Harris, 78.


Estimation : 200 000 $ - 300 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


Bien que nous ayons pris soin d’assurer l’exactitude de l’information publiée, des erreurs ou omissions peuvent se produire. Toute enchère est soumise à nos modalités et conditions de vente. Les enchérisseurs doivent s’assurer qu’ils sont satisfaits de la condition du lot avant d’enchérir. Les rapports de condition sont disponibles sur demande.