Vendu pour : 28 125 $

PROVENANCE
Acquis directement de l’artiste
Par filiation à une collection privée, Vancouver
Beaux-arts canadiens, Maison de vente aux enchères Heffel, 26 novembre 2015, lot 142
Collection privée, Québec

BIBLIOGRAPHIE
Rosalyn Porter, The Group of Seven and Their Contemporaries, Kenneth G. Heffel Fine Art Inc., 1980, esquisse à l’huile titrée Saint Joseph de Lévis reproduite, non paginée
Jennifer Watson, Albert H. Robinson: The Mature Years, Kitchener-Waterloo Art Gallery, 1982, l’esquisse à l’huile titré Saint Joseph de Lévis reproduite page 35 et répertoriée page 36

La charmante municipalité paroissiale de Saint-Joseph-de-Lévis, qu’Albert Robinson a saisie ici, était autrefois indépendante de la ville de Lévis à laquelle elle est intégrée aujourd’hui. Elle conserve toutefois son caractère rustique, avec ses rues larges et ses bâtiments d’origine bien conservés. Dans cette scène hivernale, Robinson représente habilement la paroisse, nichée entre un flanc de colline enneigé et le vaste fleuve Saint-Laurent, au moyen d’une palette de teintes harmonieuses et similaires.

L’habileté de Robinson pour reproduire la neige est évidente dans ses touches délicates de teintes roses et bleues qui se mêlent aux blancs, conférant à la neige une qualité douce et invitante. Dans St. Joseph de Lévis, Quebec, il marie harmonieusement les couleurs des bâtiments au paysage enneigé et au rivage lointain. Cette approche crée une représentation unifiée et invitante de l’hiver, qui contraste avec la dureté du climat que l’on perçoit souvent.

Comme de nombreux paysagistes de son époque, Robinson réalise des esquisses préliminaires à l’huile en plein air, avant de travailler à ses toiles en atelier. Dans la pochade à l’huile intitulée Saint Joseph de Lévis, la subtilité des accents pastel de Robinson et sa palette cohérente masquent les difficultés de l’esquisse hivernale en plein air. Il a perfectionné sa capacité à travailler rapidement, capturant l’atmosphère souhaitée sans succomber au froid mordant. Il est intéressant de noter que Robinson a transmis ces techniques d’esquisse pragmatiques à A.Y. Jackson. Les deux artistes partagent une profonde affinité pour les paysages ruraux enneigés et ne se laissent pas décourager par les rigueurs de l’hiver.

Dans ce tableau exceptionnel, la maîtrise des couleurs de Robinson brille de tous ses feux. Le fleuve Saint-Laurent partiellement gelé est rendu dans un bleu vert profond, qui traduit efficacement la tranquillité glacée de l’hiver tout en rehaussant les tons blanc crayeux de la scène. La composition ajoute à l’attrait de l’œuvre, puisqu’elle invite les spectateurs à contempler le sommet de la colline enneigée en direction du village et des rives sinueuses du fleuve qui disparaissent au loin.

Au-delà de leur esthétique sereine, les tableaux de Robinson sont aussi des documents historiques sur les paysages urbains de son époque. De nombreux détails architecturaux – flèches d’églises, coupoles et lignes de toit – ont été saisis avec une précision remarquable. On remarque plus particulièrement l’église Saint-Joseph-de-Lauzon et ses environs, y compris l’école Saint-Joseph (qui n’a pas changé) et l’école de musique Jésus-Marie coiffée d’un dôme, témoignent de la fidélité de Robinson au paysage urbain.

Le style de Robinson est souvent comparé à celui du peintre impressionniste canadien James Wilson Morrice, et cette œuvre fait plus particulièrement écho à l’approche de Morrice en matière de couleurs et de composition. Les deux artistes ont trouvé de l’inspiration à Lévis et éprouvaient une profonde affection pour le Bas-Saint-Laurent et ses hameaux pittoresques.

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens

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