Vendu pour : 25 000 $

PROVENANCE
Richardson Brothers Art Gallery, Winnipeg
Acquis du susmentionné par une collection privée
Par filiation à la collection privée actuelle, Montréal

Walter Joseph Phillips s’est rendu pour la première fois en Colombie-Britannique en 1927. Il visite plusieurs villages au centre du littoral et semble être particulièrement attiré par Alert Bay, sur l’île Cormorant, territoire traditionnel de la Première Nation ‘Namgis. Phillips s’intéresse au paysage de la région et réalise un certain nombre d’aquarelles. May’s Wharf, Alert Bay est l’une de ses plus belles œuvres, bien qu’il ne l’ait pas imprimée. Ses deux premières estampes de la côte Ouest ont été produites en 1928 dans le cadre du portfolio The Canadian Scene. Les images The Waterfront, Alert Bay, British Columbia et Siwash House Posts, Tsatsisnukomi, British Columbia établissent confirme le statut de Phillips comme l’un des plus importants chroniqueurs du paysage de la Colombie-Britannique.

Il n’est pas sûr si Phillips avait prévu de reprendre May’s Wharf, Alert Bay en gravure sur bois, mais cette aquarelle demeure un exemple particulièrement concis et remarquable de son habileté technique. La famille Dong, dont May Dong faisait partie, possédait un magasin sur le quai de Jim King à Alert Bay, qui se trouvait plus loin dans la baie par rapport au quai de notre aquarelle. Phillips a peut-être été trop généreux en attribuant à la famille Dong la propriété de l’ensemble du quai, mais l’importance du magasin de la famille sur le quai Jim King, situé à proximité, est incontestable. L’élégance de cette œuvre reflète la linéarité exquise du quai lui-même, qui devait résister aux marées extrêmement hautes de la baie d’Alert. Le quai dans l’eau pouvait s’élever lorsque la marée montait. On peut deviner la variation importante du niveau de l’eau en raison du rivage dénudé sous la jetée et de la plage sur l’île au milieu de la composition.

L’image présente une élégante tension : le motif apparemment frêle des supports du quai et des bâtiments eux-mêmes contraste avec la majesté du paysage, évoque à la fois la fragilité et la ténacité des colons de la région. Phillips est conscient à la fois de l’élégance et de la fragilité des bâtiments dans le paysage côtier de la Colombie-Britannique. L’isolement d’Alert Bay et la délicatesse du quai lui-même sont évoqués par l’absence de présence humaine, même l’on sait que la famille Dong faisait partie de la communauté grâce au titre de Phillips.

L’élégance de l’image repose sur la capacité de Phillips à équilibrer la linéarité du quai avec les masses du paysage qui l’entourent. La décision de faire du ciel une grande surface unie était importante puisqu’elle a permis à Phillips de délimiter les contours du paysage, du quai et des bâtiments avec un niveau de précision et d’exactitude qui est frappant et nous donne l’impression d’y être. La décision de délimiter les bâtiments et le quai avec une telle précision a permis à Phillips d’affirmer l’importance de la structure. En effet, ce sont les quais d’Alert Bay qui ont permis à la communauté de communiquer avec le reste du monde.

Lors de son voyage en Colombie-Britannique en 1927, Phillips a reconnu l’importance de ces communautés côtières et des personnes, autochtones ou non, qui y vivaient. Fait remarquable concernant Phillips : bien qu’il ait été un étranger, ses images des communautés côtières autochtones de la Colombie-Britannique comptent parmi les représentations les plus convaincantes de la région, y compris cette aquarelle délicate.

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens

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