Vendu pour : 511 250 $

PROVENANCE
Collection privée, Victoria
Masters Gallery Ltd., Calgary
Collection privée, Vancouver

BIBLIOGRAPHIE
Emily Carr, Hundreds and Thousands : Les journaux d’Emily Carr, 1966, page 136

Mes nouvelles esquisses m’enthousiasment pas mal, je suis en quelque sorte exaltée en les regardant et c’est une joie d’y travailler. Le travail consiste à faire en sorte que les éloges qu’elles contiennent éclatent, s’élèvent en traversant la matière, aillent au-delà et nous emportent avec elle.

– EMILY CARR, le 23 juin 1934

À la fin des années 1920, Emily Carr cherche un nouveau moyen de consigner ce qu’elle observe dans la nature de la Colombie-Britannique. Elle veut adopter une méthode de dessin qui lui permettrait de représenter la vivacité du monde naturel qu’elle admire tant d’une manière plus convaincante que l’aquarelle, sa technique habituelle. Carr se heurte cependant à un problème : elle n’est pas riche et n’a pas les moyens de faire ses croquis en plein air sur des toiles.

Au début de la décennie suivante, Carr semble avoir remplacé l’aquarelle par l’huile sur papier pour faire ses esquisses. Comme elle ne date généralement pas ce type de travaux, nous ne savons pas exactement à quelle date elle a commencé à utiliser cette technique pour travailler en plein air. La peinture à l’huile sur papier présente plusieurs avantages pour Carr. Le papier lui-même est peu coûteux et elle peut diluer sa peinture avec de l’essence pour l’utiliser comme de l’aquarelle. Cette méthode économique permet à Carr d’explorer visuellement les forêts de la Colombie-Britannique sans trop se soucier des coûts. De plus, le matériel nécessaire se transporte facilement transportable et lui permet de travailler sur place, au milieu des forêts qu’elle aime tant.

Forest Interior est un merveilleux exemple de son approche directe du paysage de la Colombie-Britannique. L’ensemble de la composition est animé par des coups de pinceau amples qui donnent vie tant à la forêt qu’au sol couvert de mousse. Carr examine de près le monde naturel et sa vision nous permet d’apprécier ce paysage forestier illuminé par un soleil invisible. Le fait que Carr ait ajouté des ombres à la base de plusieurs arbres donne à ce paysage une plus grande vitalité et lui permet de s’ouvrir visuellement. Un groupe d’arbres à l’arrière-plan, légèrement à gauche du centre, déploie la composition au loin. La forêt est riche en coloris, en formes et en lumière. Le monde naturel est vivant et présenté de manière tout aussi dynamique.

Dans la vision particulière de Carr, Forest Interior n’a rien d’une étendue de feuillage terne. Il s’agit plutôt d’un paysage animé par les formes de la forêt à l’arrière-plan et les rondeurs de l’avant-plan moussu. L’ouverture du sol de la forêt permet à Carr de rendre l’arrière-plan planté d’arbres plus dense et plus animé. Carr représente un monde naturel qui est loin d’être immobile. Forest Interior dégage beaucoup de vie, reflétant le profond intérêt de Carr pour le paysage de sa province natale.

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