LOT 027

BCSFA CGP OC RCA
1913 - 2007
Canadien

Mouth of the Courtenay River
aquarelle sur papier
signé et daté 2003 et au verso signé, titré, daté et inscrit « J.B. acquired on April 12, 2003 our 45th wedding anniversary »
22 3/4 x 30 1/4 po, 57.8 x 76.8 cm

Estimation : 40 000 $ - 60 000 $ CAD

Vendu pour : 457 250 $

Exposition à :

PROVENANCE
Acquis directement de l’artiste, 2003
Collection de la Fondation Barbeau Owen, Vancouver

BIBLIOGRAPHIE
Ian M. Thom, E.J. Hughes, Vancouver Art Gallery, 2002, l’huile connexe de 1952 Mouth of the Courtenay River reproduite page 109
Jacques Barbeau, A Journey with E.J. Hughes, 2005, reproduit page 110 et répertorié page 168
Jacques Barbeau, E.J. Hughes through the Decades: The Paintings, 1936 – 2006, 2012, reproduit page 79
Robert Amos, The E.J. Hughes Book of Boats, 2020, reproduit page 35


En 1942, Emily Carr nomme William A. Newcombe et Lawren Harris fiduciaires de son œuvre et sélectionne des tableaux qu’elle offre à la population de la Colombie-Britannique. Les autres seront vendus par la Galerie Dominion de Montréal en vue de financer une bourse d’études pour les artistes de la province1. C’est ainsi qu’en 1947, sur la recommandation de Harris, E.J. Hughes reçoit la bourse Emily Carr d’une valeur de 1 200 $.

L’été suivant, il se rend à Prince Rupert à bord du Princess Adelaide, un navire du CPR. En 1948, avec l’argent qu’il lui reste, il parcourt la côte est de l’île de Vancouver en autobus et visite Chemainus, Ladysmith, Nanaimo, l’île Gabriola, Qualicum Beach et Courtenay. Au cours de ce voyage, il réalise un certain nombre de croquis dont il s’inspirera tout au long de sa carrière. Lors de son séjour à Courtenay, le point le plus septentrional de son voyage, il part en expédition à pied vers l’est en direction de Comox et une fois là-bas, il croque des paysages dont il s’inspirera pour peindre quelques-uns de ses tableaux les plus célèbres.

À partir de son point d’observation, Hughes esquisse l’embouchure de la rivière Courtenay, une scène animée que, quelques années plus tard, en 1952, il convertira en tableau à l’huile. À l’époque où il la peint, il habite au 425, rue John à Victoria et est, selon Ian Thom, « au sommet de son art ». Thom dit de ce tableau qu’il s’agit d’« une œuvre réfléchie et soigneusement équilibrée, où la couleur est utilisée de manière stratégique pour que l’œil se déplace sur l’image2 ».

Mouth of the Courtenay River représente la vue sur Comox Harbour à partir de Comox, en direction de l’ouest, vers les montagnes du Forbidden Plateau. Au second plan, des rayons de soleil éclairent les terres agricoles de la vallée de Comox. Au centre de la scène, un bateau de pêche remorque un canot dans l’estuaire à la fin d’une journée de travail. Près de la timonerie, un homme attentif pilote le bateau qui avance à bonne vitesse, tandis qu’à la poupe, une femme assise portant un châle et un enfant aux cheveux noirs regardent vers les montagnes.

Au loin, les pics enneigés de la chaîne de Beaufort sont mis en valeur par un immense nuage lourd qui crée un contraste audacieux avec la lumière illuminant les fermes. Les ondulations horizontales sur la rivière qui s’avancent vers le premier plan contrastent avec les piliers verticaux servant à éloigner de la rive les troncs d’arbres qui flottent sur la rivière. Disposés en séquence rythmique, ils protègent les fermes paisibles situées plus loin.

À l’âge de 80 ans, Hughes n’est plus en mesure de rester debout à son chevalet pendant les longues heures nécessaires pour peindre ses grandes toiles. À partir de 1993, il se consacre donc exclusivement à l’aquarelle. Alors que certains considèrent cette technique comme une forme d’art mineure, Hughes lui accorde toute son attention en exploitant les connaissances acquises au cours de sa longue carrière, mais il ne tire pas parti de l’opacité de la gouache ni des astuces d’une surface grattée. Il réalise des compositions superbement équilibrées aux tonalités d’une grande puissance et aux couleurs éclatantes grâce à l’utilisation virtuose de peintures intrinsèquement transparentes. Il est évidemment conscient de l’ampleur orchestrale de ses huiles les plus remarquables, mais il se consacrera désormais à l’exquise subtilité, évoquant la musique de chambre, de cette longue série d’aquarelles. Nombre d’entre elles sont des versions intimes de ses sujets les plus captivants.

Mouth of the Courtenay River (2003) est l’une des plus belles aquarelles de Hughes. Il a obtenu ses couleurs vibrantes par la superposition soignée de nombreuses couches. La composition, parfaitement satisfaisante au regard, est le résultat d’une précision étudiée de la forme plutôt que d’un « heureux hasard ». La technique libre de David Milne et l’espace des œuvres de Franklin Carmichael, deux aquarellistes canadiens renommés, sont appréciés à juste titre, et la puissante technique mixte de Marc-Aurèle Fortin est inégalée. Toutefois, la pureté sereine des aquarelles réalisées par E.J. Hughes, alors qu’il est au sommet de son art, est unique.

Nous remercions Robert Amos, artiste et auteur de Victoria, en Colombie-Britannique, qui a rédigé l’essai ci-dessus. Biographe officiel de Hughes, Amos a publié jusqu’à présent quatre ouvrages sur son œuvre. Puisant dans les archives de Pat Salmon, Amos travaille actuellement à l’élaboration d’un catalogue raisonné de l’œuvre de l’artiste.

1. Edythe Hembroff-Schleicher, Emily Carr: The Untold Story, Saanichton, C.-B., Hancock House, 1978, p. 157 [traduction libre].

2. Ian M. Thom, E.J. Hughes, catalogue d’exposition, Vancouver Art Gallery, Vancouver, en association avec Douglas & McIntyre, 2002, p. 108 [traduction libre].

Pour la biographie de Jacques Barbeau et Margaret Owen Barbeau en format PDF Estimation : 40 000 $ - 60 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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