LOT 001

BCSFA CGP OC RCA
1913 - 2007
Canadien

"Gunfire" at Practice
encre et aquarelle sur papier
signé et titré et au verso daté Novembre 1940 et inscrit « Sketch for painting from memory; Stanley Park Battery (Van. B.C.) in action » et « F »
9 x 11 1/8 po, 22.9 x 28.3 cm

Estimation : 25 000 $ - 35 000 $ CAD

Vendu pour : 46 250 $

Exposition à :

PROVENANCE
Collection privée, Toronto

BIBLIOGRAPHIE
Star Weekly (Toronto), 7 avril 1942, la toile connexe de 1941 Coastal Defence Gun and Crew reproduite
Doris Shadbolt, E.J. Hughes, Vancouver Art Gallery, 1967, la toile connexe de 1941 notée, non paginée
Jane Young, E.J. Hughes, 1931 - 1982: A Retrospective Exhibition, Surrey Art Gallery, 1983, la toile connexe de 1941 notée page 37, reproduite page 41, répertoriée page 92
Ian Thom, E.J. Hughes, Vancouver Art Gallery, 2002, la toile connexe de 1941 notée page 57, reproduite page 58
Robert Amos, E.J. Hughes Paints British Columbia, 2019, la toile connexe de 1941 reproduite page 41
Robert Amos, E.J. Hughes : Canadian War Artist, 2022, la toile connexe de 1941 notée page 33, reproduite en frontispice et page 34

EXPOSITION
Vancouver Art Gallery, E.J. Hughes: A Retrospective Exhibition, du 5 au 29 octobre 1967, en tournée à l’Université York, Toronto, 13 novembre - 8 décembre 1967, quatre croquis pour la toile connexe de 1941 Coastal Defence Gun and Crew, catalogue #32
Surrey Art Gallery, E.J. Hughes, 1931 - 1982: A Retrospective Exhibition, 18 novembre - 11 décembre 1983, en tournée en 1984-1985 à l’Art Gallery of Greater Victoria; Edmonton Art Gallery; Glenbow Museum, Calgary; Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa; et la Beaverbrook Art Gallery, Fredericton, la toile connexe, catalogue #2
Vancouver Art Gallery, E.J. Hughes, 30 janvier - 8 juin 2003, en tournée en 2003 – 2004 à la McMichael Canadian Art Collection, Kleinburg, et à l’Art Gallery of Greater Victoria, la toile connexe de 1941


Dans les années 1930, il n’y avait pas de travail pour un artiste à Vancouver. E.J. Hughes et ses collègues Paul Goranson et Orville Fisher se consacrent donc à la peinture de murales, d’abord bénévolement, puis en échange du gîte et du couvert. Finalement, ils obtiennent un travail rémunéré pour le pavillon de la Colombie-Britannique à l’exposition internationale Golden Gate de San Francisco en 1939-1940 et réalisent 12 œuvres murales représentant des groupes de personnages dans différents décors. Les peintures étaient magnifiques, mais leur réalisation ne leur a pas permis de gagner leur vie.

À l’époque, Hughes souhaitait se marier et avait besoin d’un emploi pour subvenir aux besoins de sa future famille. Puisque dans sa jeunesse il avait été cadet au sein des Seaforth Highlanders, il s’engage comme « artilleur » dans l’Artillerie royale canadienne le 1er septembre 1939, ignorant peut-être que la guerre était imminente. Pendant son instruction de base à Fort Macaulay, près d’Esquimalt en Colombie-Britannique, Hughes écrit à la Galerie nationale du Canada (aujourd’hui Musée des beaux-arts du Canada) et au quartier général de l’armée à Ottawa pour offrir ses services comme peintre de guerre. En décembre, alors qu’il est stationné à Vancouver, il envoie une autre lettre à Ottawa :

Pendant des mois de travail comme artilleur et artilleur de district (actuellement) dans les forts d’ici et de l’île de Van., j’ai conçu de merveilleux sujets de tableaux. Outre l’intérêt qu’ils présentent en temps de guerre, les forts d’ici se trouvent dans des cadres magnifiques. Je me demande si, un jour, un artiste ne serait pas engagé pour les archives de guerre sur cette côte, comme ce fut le cas sur la côte est pendant la dernière guerre? [...] C’est une simple idée qui me vient à l’esprit pendant que je me repose ici, dans le dortoir, directement sous le grand pont Lions Gate, prêt à partir en mission sur les canons de 12 livres lorsque l’alarme sonnera1.

Hughes a réalisé l’œuvre spectaculaire proposée dans cette vente – une représentation de Ferguson Point dans le parc Stanley – en novembre 1940, au moment où il apprend qu’Ottawa prend sa proposition en considération. Cette encre et aquarelle sur papier a peut-être été créée avant que Hughes ne soit appelé en service à titre d’« artiste militaire » le 10 novembre 1940, ce qui expliquerait pourquoi elle n’a pas été intégrée à la collection d’œuvres d’art du Bureau canadien des archives de guerre.

Hughes arrive à Ottawa en janvier 1941. Son commandant, le colonel A. Fortescue Duguid, un historien plutôt qu’un artiste, confie aux trois premiers « artistes militaires » (Will Ogilvie, Fisher et Hughes) la tâche de réaliser des études très détaillées en vue de réaliser des tableaux de style documentaire. Hughes reprend ce dessin, qu’il avait réalisé « de mémoire » à Vancouver, et en fait une version plus large.

Hughes engage des commis de la Section historique de l’armée canadienne, alors basée à la Ferme expérimentale centrale à Ottawa, pour poser en s’inspirant de son dessin initial. Il redessine tout : études des mains, détails des plis des pantalons, chaussures. Ces dessins, aujourd’hui conservés au Musée canadien de la guerre à Ottawa, font partie des quelque 540 œuvres que Hughes a réalisées à titre de peintre de guerre.

Il est difficile de saisir la quantité l’information que Hughes transmet dans ce petit dessin. Les uniformes des hommes au premier plan sont détaillés, jusqu’aux insignes métalliques sur leurs calots. Au loin, dans un espace à peine plus grand qu’une carte de visite, il a représenté une scène avec neuf hommes en action.

La production de Hughes en tant que peintre de guerre officiel est conservée dans la Collection d’art militaire Beaverbrook au Musée canadien de la guerre. Le tableau à l’huile inspiré des études mentionnées ci-dessus, Coastal Defense Gun and Crew, est l’un des plus admirés de tous ceux peints par Hughes. Il est tout à fait remarquable que cette importante étude de jeunesse soit restée dans une collection privée jusqu’à aujourd’hui.

Nous remercions Robert Amos, artiste et auteur de Victoria, en Colombie-Britannique, qui a rédigé l’essai ci-dessus. Biographe officiel de Hughes, Amos a publié jusqu’à présent quatre ouvrages sur son œuvre. Puisant dans les archives de Pat Salmon, Amos travaille actuellement à l’élaboration d’un catalogue raisonné de l’œuvre de l’artiste.

1. Lettre d’E.J. Hughes à H.O. McCurry, directeur de la Galerie nationale du Canada (aujourd’hui Musée des beaux-arts du Canada), 26 décembre 1939, Bibliothèque et Archives du Musée des beaux-arts du Canada [traduction libre].


Estimation : 25 000 $ - 35 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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