LOT 021

ALC BCSFA CGP FCA G7 OSA RPS TPG
1885 - 1970
Canadien

Abstraction (Ritual Dance in Spring)
huile sur toile, circa 1961
au verso titré Abstraction sur l’étiquette de l’exposition du Musée des beaux-arts du Canada et étampé Lawren Harris LSH Holdings Ltd. 154
51 3/4 x 49 1/8 po, 131.5 x 124.8 cm

Estimation : 100 000 $ - 150 000 $ CAD

Vendu pour : 157 250 $

Exposition à :

PROVENANCE
Collection de l’artiste
LSH Holdings Ltd., Vancouver
Succession de l’artiste
Art canadien, Joyner Fine Art, 23 mai 2000, lot 111
Mira Godard Gallery, Toronto
Une importante collection privée, Toronto

BIBLIOGRAPHIE
Exposition rétrospective Lawren Harris, Musée des beaux-arts du Canada, 1963
Bess Harris et R.G.P. Colgrove, éditeurs, Lawren Harris, 1969, reproduit page 113, titré Abstraction, et page 145, titré Ritual Dance in Spring, daté 1957
Vancouver: Art and Artists 1931 - 1983, Vancouver Art Gallery, 1983, titré Abstraction, reproduit page 90 and répertorié page 387
Dennis Reid, Atma Buddhi Manas: The Later Work of Lawren S. Harris, Art Gallery of Ontario, 1985, reproduit page 38 et répertorié et reproduit page 93

EXPOSITION
Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, exposition rétrospective Lawren Harris, 7 juin - 8 septembre 1963, en tournée à la Vancouver Art Gallery du 4 au 27 octobre 1963, titré Abstraction et daté 1961 - 62, catalogue #78
Vancouver Art Gallery, Vancouver: Art and Artists 1931 - 1983, 15 octobre au 31 décembre 1983
Art Gallery of Ontario, Toronto, Atma Buddhi Manas: The Later Work of Lawren S. Harris, 28 septembre - 24 novembre 1985, en tournée en 1986 à la Vancouver Art Gallery; Winnipeg Art Gallery; et Art Gallery of Nova Scotia, Halifax, catalogue #61


Abstraction (Ritual Dance in Spring) est une composition vivante et passionnante qui regorge d’évocations de mouvement et de croissance. Sa palette chaude et ses formes dynamiques témoignent de la capacité de Lawren Harris à découvrir de nouvelles idées et à les explorer à fond, avec enthousiasme, élargissant constamment les domaines de sa pratique artistique. Peinte entre la fin des années 1950 et le début des années 1960, cette œuvre est un bel exemple de la façon dont Harris interprète l’expressionnisme abstrait qui, selon lui, augmente « la gamme des sujets possibles au-delà de tout ce qui était connu auparavant1. » Harris était d’un enthousiasme à toute épreuve concernant l’évolution de l’art moderne. D’ailleurs, il adhère aux principes de la peinture abstraite dès les années 1920, soit bien avant qu’il ne fasse la transition vers des sujets non objectifs, lorsqu’il a entamé un long partenariat avec Katherine Dreier et la Société Anonyme de New York. Cette association donne naissance à la première exposition officielle d’art abstrait au Canada qui réunit des œuvres modernes tirées de la collection de l’organisation à l’Art Gallery of Toronto en 1927.

Harris a beaucoup écrit sur l’abstraction, en particulier sur les moyens d’intéresser un public plus large aux nouvelles formes d’expression, et son intérêt était certainement en partie d’ordre intellectuel. Des œuvres telles qu’Abstraction (Ritual Dance in Spring) dégagent toutefois des aspects émotionnels et instinctifs de sa pratique. Dans ce tableau, Harris fait preuve d’audace et fait des expériences de composition. Il adopte une nouvelle liberté et une impulsivité qui, ensemble, confèrent à l’œuvre une vitalité absente de ses œuvres plus méthodiques réalisées quelques années auparavant.

Il existe de multiples versions de cette composition, comme c’est le cas pour de nombreuses abstractions de Harris. On peut d’ailleurs l’associer directement à au moins quatre autres œuvres. Ce tableau est le plus célèbre de la série, puisqu’il a été inclus à la fois dans la rétrospective de 1963 organisée par la Galerie nationale du Canada (aujourd’hui Musée des beaux-arts du Canada) et dans l’ouvrage Lawren Harris de 1969, édité par sa femme Bess Harris et son ami Pete Colgrove. Le nom de l’œuvre a varié au fil des ans, probablement en raison de la réticence du peintre à attribuer des titres. Il a écrit : « La raison pour laquelle je ne donne pas de titres aux peintures abstraites, c’est qu’il est impossible d’en exprimer le sens avec des mots. C’est pourquoi un titre risque d’interférer avec la réaction directe de celui qui regarde2. » Cette œuvre était intitulée simplement Abstraction dans l’exposition de 1963 et portait le même titre dans une légende de l’ouvrage de 1969, bien qu’elle soit désignée sous le nom de Ritual Dance in Spring un peu plus loin dans le même livre. Deux des œuvres qui y sont associées (LSH 30 et LSH 102) ont parfois été intitulées Frolic. Malgré leur origine obscure, ces titres et ces incohérences évoquent la jubilation qui émane de la composition.

Ici, la palette de Harris, comme pour beaucoup d’autres œuvres de cette période, semble incarner la transition des premiers bleus austères vers des couleurs plus chaudes. La froideur et la complexité du tiers inférieur de la toile cèdent la place à la chaleur prodigue et vibrante du motif orange irrégulier et de la grande forme jaune intrigante. On pourrait y voir une évocation de la vie naissante et le fil reliant les parties supérieure et inférieure de la toile rappelle le mouvement ascendant et la croissance. Si l’on compare cette œuvre à la première version du même motif (LSH 30, huile sur panneau, 63,5 x 76,2 cm environ ou 25 x 30 pouces, collection privée), on constate que la distinction différence entre les parties supérieure et inférieure est nettement plus prononcée et que la forme jaune devient l’élément dominant, son importance pour exprimer l’idée sous-jacente de l’œuvre étant évidente. L’interprétation d’une représentation aussi puissante, toutefois, est assurément incertaine et malléable – un effet que Harris aurait certainement voulu – car le peintre a écrit : « La fonction première de l’art n’est pas d’imiter, de représenter ou d’interpréter, mais de créer une chose vivante. C’est la réduction de toute vie à une miniature parfaitement composée et dynamique – un microcosme où il y a un équilibre parfait entre l’émotion et l’intellect, le stress et la tension qui se résolvent d’eux-mêmes avec la forme rythmiquement posée en trois dimensions3. »

Nous remercions Alec Blair, directeur et chercheur principal du projet d’inventaire Lawren S. Harris, pour avoir rédigé l’essai ci-dessus.

1. Lawren Harris, A Disquisition on Abstract Painting, Toronto, Rous & Mann Press, 1954, p. 11 [traduction libre].

2. Cité dans Bess Harris et R.G.P. Colgrove (dir.), Lawren Harris, Toronto, Macmillan of Canada, 1969, p. 104 [traduction libre].

3. Ibid, p


Estimation : 100 000 $ - 150 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


Bien que nous ayons pris soin d’assurer l’exactitude de l’information publiée, des erreurs ou omissions peuvent se produire. Toute enchère est soumise à nos modalités et conditions de vente. Les enchérisseurs doivent s’assurer qu’ils sont satisfaits de la condition du lot avant d’enchérir. Les rapports de condition sont disponibles sur demande.