Vendu pour : 157 250 $

PROVENANCE
Collection du Twenty-One McGill Street Women’s Club, Toronto
Acquis du susmentionné par la collection privée actuelle, Toronto, 1983

BIBLIOGRAPHIE
Victor Bockris, The Life and Death of Andy Warhol, 1989, page 355
Kynaston McShine, éditeur, Andy Warhol: A Retrospective, Museum of Modern Art, 1989, la maquette de 1975 pour la sérigraphie reproduite page 319
Trevor Fairbrother, « Andy and Mick », Frieze, 6 mai 1994, https://frieze.com/article/andy-and-mick, consulté le 15 mai 2019
Frayda Feldman et Jörg Schellman, Andy Warhol Prints: A Catalogue Raisonne 1962 - 1987, quatrième édition, 2003, reproduit page 93, catalogue #11.147

Cette sérigraphie emblématique est tirée de l’édition d’Andy Warhol de 1975, qui comprend 10 estampes différentes du chanteur des Rolling Stones, Mick Jagger. Warhol a fait sa connaissance en 1964 à New York, lors de la première tournée américaine du groupe, et sept ans plus tard, il a conçu la pochette provocante de l’album Sticky Fingers des Stones. Après la période du Pop Art des années 1960, c’est l’époque des portraits de célébrités de Warhol, qui s’inscrit dans la durée. Victor Bockris a écrit à propos de ces portraits : « À partir de l’emblématique série des Mao, de nombreux visages – sa mère, Truman Capote, Mick Jagger, Lana Turner – sont apparus aussi astucieusement colorés, aussi nettement poignants qu’un Gauguin. »

Warhol cultive des relations avec les riches et célèbres. Il fréquente les clubs comme le Studio 54, fait de son atelier un lieu pour rencontrer des gens et faire des portraits, et publie le magazine Interview. Lancée en 1969, cette publication est devenue, dans la décennie suivante, un pionnier du « format de style » qui mêle mode, divertissement et célébrités.

En 1974, Warhol prend les photographies qui lui serviront à réaliser cette série alors que Jagger loue sa maison à Montauk, Long Island, où les Rolling Stones se retirent pour répéter en vue de leur sixième tournée américaine. Reconnu pour ses polaroïds, Warhol aime et aimait les images qui ont un contraste graphique marqué. Pour l’édition de gravures, il a fait poser Jagger torse nu portant une chaîne autour du cou. L’artiste est obsédé par la célébrité et les idoles culturelles, et Jagger, le bad boy charismatique et photogénique, est un sujet parfait comme l’explique Warhol :

Il est suffisamment androgyne pour plaire à presque tout le monde. C’est ce qui a toujours été son principal attrait, en plus des faits suivants : 1) il est très talentueux ; 2) il est très intelligent ; 3) il est très beau ; 4) il est très adorable ; 5) il est un grand homme d’affaires ; 6) il est une grande star de cinéma ; 7) j’aime son faux accent cockney. [...] L’image est tellement importante pour les stars du rock. Mick Jagger est la rock star dont l’image dure depuis le plus longtemps. C’est lui que tous les jeunes Blancs imitent. C’est pourquoi chaque détail de son apparence est important.

Warhol savait que Jagger était parfaitement conscient de l’effet de son personnage sur les gens.

En 1975, Warhol met au point la technique de cette estampe, qui consiste à utiliser des morceaux de papier coloré déchiré et la trame ou la ligne de dessin pour produire l’effet saisissant d’un collage. Cette technique a compliqué le processus, qui nécessitait jusqu’à 10 écrans distincts pour imprimer chaque image.

Dans Mick Jagger (F.S.II.147), le tracé de ses doigts entrelacés est bien visible, mais l’accent est mis sur le contact visuel direct et ininterrompu de Jagger. La série de 10 montre de multiples facettes de la star du rock. L’image proposée ici est une vue plus intime de l’homme et démontre à quel point Warhol comprend instinctivement la personnalité de Jagger.

Cette image a été imprimée sur papier Arches Aquarelle (Rough). Le tirage est de 250 exemplaires, dont 50 épreuves d’artistes et 3 épreuves d’imprimerie, signés au crayon en bas à droite et numérotés au crayon en bas à gauche. Certains sont signés au feutre. La plupart des tirages sont également signés au feutre noir, vert ou rouge par Mick Jagger. L’édition a été imprimée par Alexander Heinrici à New York et publiée par Seabird Editions à Londres, en Angleterre.

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